L’agriculture constitue l’un des piliers de l’économie au Bénin et dans de nombreux pays. Le métier d’agriculteur ou d’exploitant agricole incarne bien plus qu’un simple travail de production : il exige une véritable expertise technique, une rigueur en gestion, une grande capacité d’adaptation, ainsi qu’un fort engagement physique et mental. Responsable de l’ensemble des opérations sur son exploitation, ce professionnel pilote chaque étape de la chaîne agricole, depuis la préparation des sols jusqu’à la commercialisation des récoltes. Au Bénin, le revenu annuel d’un exploitant agricole peut varier de manière importante. Il oscille entre 1 et 5 millions de francs CFA selon la taille de l’exploitation, les cultures choisies, l’accès aux marchés et la capacité de gestion.
Présentation du métier d’agriculteur ou d’exploitant agricole
L’agriculteur ou exploitant agricole se consacre à la gestion d’une exploitation qui peut être orientée vers la culture, l’élevage, ou une combinaison des deux. Il supervise l’ensemble des tâches nécessaires à la production : aménagement des parcelles, choix des cultures, traitement phytosanitaire, récolte, conservation, transformation éventuelle et vente. Au-delà de la production, ce professionnel assume également la responsabilité administrative, financière et humaine de son entreprise agricole. Il détermine les investissements à réaliser, élabore les budgets, établit les prévisions de rendement et s’assure du bon fonctionnement des équipements.
Ce métier exige une veille constante sur les évolutions techniques et les réglementations en vigueur. L’agriculteur doit également se positionner face aux enjeux environnementaux par l’intégration progressive des méthodes durables et respectueuses des ressources naturelles. En fonction des objectifs, il peut exercer au sein d’une petite exploitation familiale, d’une ferme agroécologique, ou dans une structure agricole de grande envergure à vocation commerciale ou industrielle.
Missions de l’agriculteur ou de l’exploitant agricole
L’agriculteur pilote l’ensemble des opérations liées à la gestion de son exploitation. Il planifie les activités agricoles, choisit les variétés à cultiver ou les espèces à élever, gère les achats de semences, d’engrais ou d’aliments pour bétail, et coordonne l’utilisation du matériel. Avant chaque cycle de production, il évalue les besoins du sol, prépare les parcelles, ajuste les apports nutritifs et organise le calendrier des semis ou des mises en reproduction. Pendant la phase de croissance, il assure le suivi sanitaire, l’irrigation et la protection des cultures contre les nuisibles.
Lorsque les produits arrivent à maturité, il orchestre la récolte, s’assure de leur bonne conservation et met en œuvre des stratégies de vente, que ce soit en circuit court, dans des coopératives ou sur des marchés régionaux. Il encadre également les salariés ou ouvriers agricoles et répartit les tâches en fonction des priorités. En parallèle, il gère l’ensemble de la documentation réglementaire : traçabilité des produits, déclaration fiscale, demande de subventions, respect des normes sanitaires et environnementales.
Le métier implique une forte capacité à gérer les imprévus, qu’il s’agisse des aléas climatiques, des fluctuations des prix ou des contraintes techniques. Il suppose aussi une grande disponibilité et une forte implication, souvent sur des plages horaires étendues.
Compétences nécessaires pour devenir agriculteur
L’exercice du métier d’agriculteur requiert une combinaison de savoir-faire techniques et de qualités humaines. Pour garantir une production efficace et rentable, ce professionnel développe une solide connaissance des cycles végétaux ou animaux, maîtrise les techniques de culture et d’élevage, comprend les mécanismes de fertilisation et sait utiliser des machines agricoles. Il évalue les rendements, ajuste les pratiques selon la météo ou les particularités du terrain, contrôle les produits phytosanitaires, interprète les analyses de sol et adopte des méthodes d’optimisation en fonction des saisons.
En parallèle, il mobilise des compétences en gestion d’entreprise : comptabilité, fiscalité, planification budgétaire, négociation commerciale. Il garde un œil sur les innovations agricoles, les politiques publiques et les solutions technologiques (agriculture de précision, irrigation intelligente, applications de suivi en temps réel).
Sur le plan relationnel, il fait preuve d’organisation, de rigueur, de sens de l’observation et d’un esprit analytique. Il s’adapte aux situations d’urgence, encadre son équipe avec efficacité, développe un bon réseau avec les fournisseurs, les techniciens agricoles, les clients et les partenaires institutionnels. Il montre également une grande résistance physique, une forte motivation personnelle et une capacité à se remettre en question pour faire évoluer ses pratiques.
Formations pour accéder au métier d’agriculteur
Plusieurs parcours permettent de devenir exploitant agricole, que ce soit par la voie scolaire, professionnelle ou l’apprentissage. Dès le niveau Bac, il est possible de se former à la conduite et à la gestion d’exploitations agricoles grâce au Bac Pro CGEA. Cette formation offre une solide base technique, ainsi qu’une introduction à la gestion d’entreprise.
Au niveau Bac+2, les BTS agricoles proposent des spécialisations selon les domaines d’activité : production végétale, élevage, horticulture, agronomie. Ces diplômes permettent d’approfondir les compétences techniques, d’acquérir une expérience de terrain et d’envisager une reprise ou une création d’exploitation.
Les plus ambitieux peuvent poursuivre leurs études dans une école d’ingénieur agronome ou à l’université. Les formations Bac+5 intègrent des notions avancées de biologie, d’agronomie, de gestion, d’économie rurale et de développement durable. Elles ouvrent la voie à des postes à responsabilité ou à des projets agricoles innovants.
Des formations continues existent également pour les professionnels en reconversion ou les agriculteurs qui souhaitent se perfectionner. Elles permettent d’apprendre de nouvelles techniques, de maîtriser l’agriculture biologique, de mettre en œuvre une agriculture intelligente ou d’adopter des pratiques agroécologiques plus respectueuses des écosystèmes.
Lieux d’exercice et débouchés
L’agriculteur exerce principalement en milieu rural, dans des exploitations familiales ou commerciales. Il peut aussi travailler au sein d’une coopérative agricole, dans une entreprise de production à grande échelle ou pour une structure agroalimentaire. Certaines ONG proposent également des missions liées à la sécurité alimentaire, au développement rural ou à l’agriculture durable.
Les débouchés dépendent du type de production choisi, des investissements réalisés et de la stratégie commerciale adoptée. Un exploitant bien formé, qui dispose d’une vision claire et d’une bonne organisation, peut accéder à une rentabilité intéressante. Cependant, il doit valorise sa production par des circuits courts, des labels de qualité ou une transformation sur place.
Perspectives d’évolution
Avec de l’expérience, l’agriculteur peut élargir son champ d’action. Il peut prendre la direction d’une exploitation de grande taille, se spécialiser dans un domaine de pointe (agriculture biologique, permaculture, production semencière), ou devenir conseiller technique en agriculture. Certains professionnels choisissent d’enseigner ou d’accompagner de jeunes exploitants dans leur installation. D’autres créent des unités de transformation, diversifient leurs activités avec l’agritourisme ou investissent dans des filières innovantes.
L’évolution dépend des ambitions personnelles, des moyens disponibles, de l’environnement économique et des opportunités offertes par les politiques agricoles nationales et internationales.