L’orientation après le bac est une période importante pour les jeunes et leurs familles. Face à l’incertitude du marché de l’emploi, de nombreux parents hésitent à laisser leur enfant suivre une voie motivée par la passion. Pourtant, les experts en éducation, psychologie et orientation professionnelle s’accordent sur un point : la passion, lorsqu’elle s’accompagne d’une réflexion stratégique, peut devenir un véritable levier de réussite.
La passion : un moteur de motivation reconnu
Selon de nombreux articles du magazine L’Étudiant, l’engagement et la motivation comptent parmi les premiers facteurs de réussite dans les études supérieures. Lorsqu’un jeune poursuit une voie qui le passionne, il développe une persévérance naturelle, une curiosité constante et une capacité d’investissement personnelle accrue.
En psychologie, la passion correspond à un fort intérêt pour une activité qui structure le projet de vie. Le professeur québécois Robert Vallerand, spécialiste en motivation et créateur du Modèle Dualistique de la Passion, a démontré dans ses recherches que les étudiants passionnés réussissent mieux académiquement lorsqu’ils bénéficient d’un encadrement favorable.
Le rôle des parents : encourager sans projeter
Les professionnels de l’orientation soulignent régulièrement que le rôle des parents n’est pas de choisir à la place de l’enfant, mais de l’accompagner avec bienveillance et lucidité.
Encourager son enfant à suivre sa passion ne signifie pas fermer les yeux sur la réalité du marché. Cela signifie dialoguer, poser les bonnes questions, et chercher ensemble des moyens de relier passion et viabilité professionnelle.
Passion et débouchés : une combinaison possible
Il existe de nombreuses filières où la passion et l’employabilité ne sont pas incompatibles. Par exemple :
- Un passionné de jeux vidéo peut envisager une carrière dans le game design, l’animation ou le développement logiciel.
- Un amoureux de la photo ou du graphisme peut se former aux métiers de la communication visuelle ou du marketing digital.
- Un passionné de cuisine peut accéder à des débouchés dans la restauration, l’agrotourisme ou l’entrepreneuriat culinaire.
Au Bénin, plusieurs établissements comme l’École Internationale du Graphisme du Bénin (EIGB) proposent des formations qui allient passion, compétences techniques et débouchés concrets dans des secteurs porteurs (communication, audiovisuel, design, etc.).
Les limites d’un choix guidé uniquement par la passion
Suivre une passion ne garantit pas la réussite, surtout si elle n’est pas soutenue par un travail régulier, une formation solide et une bonne connaissance du terrain professionnel. De nombreux experts rappellent que certains secteurs très prisés (musique, sport, art dramatique) sont aussi très compétitifs et précaires.
Les experts en orientation scolaire insistent sur le fait que le réalisme et l’ouverture sont essentiels : il faut aider l’élève à garder un plan B ou à diversifier ses compétences, tout en nourrissant son rêve.
Ce qu’il faut retenir
Plutôt que d’opposer passion et sécurité, les parents peuvent aider leur enfant à réfléchir à des parcours réalistes et évolutifs. Il s’agit d’encourager la passion et d’élargir les perspectives. Pour réussir ce travail, commencez par évaluer les besoins du marché, explorer les parcours de professionnels inspirants et solliciter un conseiller d’orientation. Vous pouvez aussi chercher des formations adaptées à la passion identifiée chez l’enfant pour mieux l’aider.