Dialogue parent-enfant : 3 erreurs à éviter lors des discussions sur l’orientation

L’orientation post-bac représente une période décisive pour de nombreux jeunes béninois. Pourtant, beaucoup de parents, malgré leur bonne volonté, commettent certaines erreurs dans leur façon d’aborder le sujet avec leurs enfants. Ces maladresses peuvent engendrer du stress, de l’incompréhension, voire des décisions prises à contrecœur. Voici trois erreurs courantes à éviter pour instaurer un dialogue constructif. 1. Imposer ses propres choix au lieu d’écouter Dans plusieurs familles africaines, le poids des attentes parentales pèse lourd dans les décisions scolaires. Certains parents orientent leur enfant vers une filière jugée « prestigieuse » (médecine, droit, ingénierie), sans tenir compte des aspirations ou des aptitudes réelles du jeune. Selon une enquête menée par l’ONG béninoise CIPCRE-Bénin en 2022, 52 % des étudiants en réorientation universitaire ont déclaré avoir suivi un premier cursus dicté principalement par leurs parents. Cette pression peut conduire à une démotivation ou à un échec académique. Comment éviter cette erreur ? Il faut entamer un dialogue sincère et poser des questions ouvertes : Cela permet de créer un climat de confiance et d’inviter l’enfant à s’exprimer librement. 2. Minimiser les filières peu connues ou artistiques Beaucoup de parents valorisent uniquement les filières dites « classiques » et considèrent les études artistiques, numériques ou techniques comme des voies de dernier choix. Pourtant, ces secteurs recrutent de plus en plus de jeunes talents bien formés. D’après les données de l’Agence Nationale Pour l’Emploi (ANPE Bénin), les métiers du design, de l’audiovisuel, du web et du marketing digital représentent une part croissante des offres d’emploi dans les zones urbaines depuis 2021. Ces filières offrent de véritables débouchés, notamment pour les jeunes créatifs et connectés aux nouvelles technologies. Pourquoi rester ouvert ? Chaque enfant a des compétences différentes. Refuser une filière uniquement parce qu’elle semble incertaine prive parfois le jeune d’une réelle vocation. Mieux vaut se renseigner objectivement sur les débouchés et accompagner l’enfant dans la structuration de son projet. 3. Discuter d’orientation uniquement sous la pression des résultats Trop souvent, les discussions autour de l’avenir commencent uniquement après les résultats du Bac ou suite à une mauvaise note. Ce timing crée un climat de tension et réduit la réflexion à une urgence. Le Ministère des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle (MESTFP) recommande, pourtant, d’aborder l’orientation dès la classe de Seconde. Cela permet de découvrir progressivement les filières, les métiers et les formations disponibles au Bénin et ailleurs. Quand et comment en parler ? Il est préférable d’initier le dialogue dès la première année du lycée. Participer ensemble à des salons d’orientation, à des portes ouvertes ou à des rencontres avec des professionnels facilite la prise de décision et diminue l’angoisse.

Comment guider son enfant dans son choix de filière sans l’influencer ? 5 méthodes testées

Après l’obtention du bac, la question de l’orientation devient important. Pour les parents, il est naturel de vouloir aider leur enfant à faire un bon choix. Pourtant, cette volonté peut vite se transformer en pression, voire en manipulation involontaire. Alors, comment accompagner son enfant tout en lui laissant la liberté nécessaire pour construire son propre avenir ? Voici cinq méthodes concrètes, utilisées par des parents, des éducateurs et des spécialistes de l’orientation, qui ont fait leurs preuves. 1. Adopter une posture d’écoute active dès les premières discussions L’écoute active consiste à laisser son enfant parler librement, sans interrompre ni juger ses idées. Il ne s’agit pas seulement de l’écouter, mais de reformuler ses propos pour lui montrer que ses réflexions sont prises au sérieux. Cette attitude crée un climat de confiance dans lequel il ose évoquer ses envies, même s’il sent qu’elles ne correspondent pas à ce que ses parents espèrent. Un parent qui écoute sans chercher à convaincre montre à son enfant qu’il peut se positionner avec autonomie. Cette posture empêche le jeune de céder par peur du conflit ou de la déception. 2. Proposer des ressources variées sans imposer un parcours Au lieu de suggérer une filière précise, certains parents choisissent de présenter plusieurs options : études courtes, longues, professionnelles, généralistes, etc. Ils encouragent leur enfant à explorer les possibilités grâce à des brochures, des vidéos métiers ou des rencontres avec des professionnels. Ce type d’approche montre à l’enfant que son avenir peut prendre différentes formes. Il ne se sent pas enfermé dans un scénario unique. Il comprend que la réussite dépend moins d’un type d’étude que de l’adéquation entre sa personnalité et le parcours choisi. 3. Inviter l’enfant à se projeter dans différents scénarios Pour l’aider à prendre du recul, il est possible de l’amener à imaginer ce que serait son quotidien dans les différentes filières envisagées. Quels types de cours va-t-il suivre ? Quels stages fera-t-il ? Quelles tâches exercera-t-il une fois diplômé ? Les autorités éducatives béninoises, à travers le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS), insistent sur l’importance d’un accompagnement structuré des élèves en classe de terminale. Le guide d’orientation universitaire 2023-2024 recommande ainsi que les élèves bénéficient d’entretiens et d’ateliers d’orientation organisés avec des professionnels formés pour les aider à comprendre les enjeux de chaque filière. Cette démarche permet aux jeunes de mieux cerner les implications concrètes de leurs choix après le bac. Il apprend ainsi à hiérarchiser ses priorités et à mieux se connaître. 4. Impliquer une tierce personne neutre Dans certaines situations, les tensions émotionnelles au sein de la famille brouillent les échanges. Pour éviter toute influence directe, il peut être utile de solliciter un conseiller d’orientation, un enseignant ou un mentor extérieur. Ces personnes apportent un point de vue objectif, ce qui aide l’enfant à clarifier ses choix. Plusieurs lycées béninois organisent des entretiens d’orientation ouverts aux familles. Cette médiation permet aux parents de rester présents tout en laissant la parole au jeune dans un cadre rassurant. 5. Encourager l’expérimentation pour mieux décider Une des meilleures façons de choisir une filière, c’est parfois de la tester. Participer à des journées découvertes, à des stages d’observation ou à des projets extrascolaires peut permettre à l’enfant de valider ou de réajuster son choix. Les établissements d’enseignement supérieur, les centres de formation et les entreprises béninoises proposent régulièrement ce type d’activités. Un élève qui expérimente par lui-même gagne en assurance et prend conscience de ses véritables aspirations. Le rôle du parent reste alors de valoriser cette démarche sans chercher à en tirer une conclusion à sa place.

Communication et dialogue : Les bases pour un accompagnement réussi après le BAC

La fin du collège ou du lycée marque un tournant décisif pour les jeunes. C’est le moment des choix : orientation, filière, projet de vie. À cette étape, le soutien des parents joue un rôle fondamental. Mais pour qu’il soit efficace, encore faut-il savoir communiquer de manière ouverte, équilibrée et respectueuse. Trop souvent, l’incompréhension ou le manque d’écoute crée des tensions. Pourtant, de nombreux spécialistes s’accordent à dire que le dialogue reste l’un des piliers essentiels pour un accompagnement réussi. Favoriser un climat de confiance dès les premières discussions Pour que le dialogue soit constructif, les parents doivent instaurer un climat de confiance. Cela commence par l’attitude : poser des questions ouvertes, laisser l’enfant s’exprimer sans jugement, et éviter les réponses toutes faites. Le but n’est pas d’imposer un avis, mais de comprendre les aspirations profondes du jeune. Des éducateurs au sein de plusieurs établissements d’enseignement secondaire béninois, comme le Lycée Technique Coulibaly ou le Lycée Béhanzin d’Abomey, recommandent des entretiens familiaux réguliers autour de l’orientation. Ces moments permettent d’aborder les inquiétudes, les projets et les obstacles sans créer de pression. Apprendre à écouter vraiment Écouter son enfant signifie accorder de l’attention à ce qu’il ressent, même si ses choix déroutent ou inquiètent. Beaucoup de jeunes hésitent à parler librement lorsqu’ils sentent que leurs propos risquent d’être rejetés. L’écoute active consiste à reformuler ce qu’on a entendu pour s’assurer d’avoir bien compris. Par exemple : “Si je comprends bien, tu hésites entre deux filières parce que tu veux un métier qui te passionne, mais tu crains de ne pas trouver d’emploi facilement.” Ce type d’échange favorise l’émergence d’une réflexion partagée et non d’un rapport d’autorité. Adopter une communication sans jugement Les conseils donnés avec insistance ou sarcasme peuvent démotiver l’enfant. Il est essentiel de reconnaître que le monde professionnel évolue rapidement, et que certaines filières qui semblaient prometteuses il y a dix ans ne garantissent plus les mêmes débouchés. Des enseignants orientateurs, comme ceux qui participent aux salons d’orientation organisés à Cotonou ou Porto-Novo, insistent sur l’importance d’une posture bienveillante. Valoriser les idées de son enfant, même si elles paraissent peu conventionnelles, encourage l’estime de soi et la confiance en l’avenir. Créer un dialogue équilibré entre les deux parents Dans certaines familles, l’un des deux parents prend toute la place dans le processus d’orientation, tandis que l’autre reste en retrait. Pourtant, pour que le jeune se sente vraiment soutenu, il a besoin d’un dialogue équilibré. Cela implique que les deux parents échangent entre eux sur la question de l’orientation avant d’en parler à leur enfant. Ils peuvent ainsi adopter une posture commune, éviter les contradictions et créer un cadre cohérent. Éviter les projections personnelles Souvent, les parents projettent sur leurs enfants leurs propres rêves, regrets ou ambitions. Cela peut conduire à orienter le jeune vers une filière qui ne lui correspond pas. Pour éviter cette erreur, il est important de se rappeler que chaque enfant a son propre parcours. Plusieurs professionnels de l’accompagnement scolaire, notamment les conseillers pédagogiques de l’Éducation Nationale béninoise, insistent sur le fait que l’orientation réussie repose sur trois facteurs clés. Il y a notamment l’adéquation entre les compétences, les intérêts et la personnalité du jeune et non sur le parcours de ses parents.