Le choix entre une formation professionnelle et un parcours universitaire constitue l’un des dilemmes les plus fréquents auxquels font face les familles béninoises après le baccalauréat. Ce choix n’est pas anodin : il conditionne non seulement l’avenir professionnel de l’enfant, mais aussi son épanouissement personnel. Pour aider leur enfant à décider, les parents doivent comprendre les spécificités de chaque filière, observer le marché de l’emploi local et dialoguer en tenant compte des aspirations réelles du jeune.
Université ou formation professionnelle : quelles différences concrètes ?
Les universités publiques du Bénin, comme l’Université d’Abomey-Calavi ou celle de Parakou, accueillent chaque année des milliers de bacheliers dans des filières généralistes : droit, sociologie, lettres, économie. Ces formations, souvent théoriques, conduisent à des diplômes de licence ou de master. Cependant, elles offrent peu d’enseignements pratiques directement applicables en entreprise. Les débouchés restent souvent limités ou très concurrentiels.
À l’inverse, les écoles de formation professionnelle préparent les jeunes à des métiers précis. Elles proposent des parcours courts, de deux à trois ans qui combinent théorie, pratique et stages. Les étudiants y apprennent un savoir-faire concret dans des domaines comme le graphisme, l’audiovisuel, la mécanique, l’électronique ou encore le développement web.
Observer les réalités du marché de l’emploi béninois
Le marché de l’emploi au Bénin favorise de plus en plus les jeunes capables de produire des résultats tangibles. Selon un rapport de l’ANPE publié en 2023, plus de 60 % des offres recensées concernaient des compétences techniques ou opérationnelles, notamment en informatique, gestion, communication, BTP et artisanat.
Les grandes entreprises, les ONG, les administrations et les PME recherchent des profils immédiatement opérationnels. Par exemple, un technicien audiovisuel, un développeur ou un graphiste trouve plus facilement un contrat ou une mission freelance qu’un licencié en histoire ou en philosophie. Ce constat plaide en faveur de l’orientation vers des formations professionnalisantes.
Prendre en compte le profil de l’enfant
Certains jeunes montrent très tôt une capacité d’analyse, une aisance rédactionnelle ou une attirance pour la recherche. Un parcours universitaire peut leur convenir s’ils envisagent l’enseignement, la magistrature ou la haute fonction publique. D’autres jeunes, plus créatifs ou plus concrets, préfèrent apprendre en pratiquant. Une formation professionnelle leur correspond mieux, car elle leur permet de développer des compétences valorisables rapidement.
Le rôle du parent consiste à détecter ces préférences, à questionner l’enfant sur ses envies et à évaluer avec lui ses forces. Aucun parcours ne vaut mieux que l’autre en soi : le bon choix dépend toujours du profil de l’élève et du contexte économique.
L’EIGB : un exemple d’accompagnement vers la professionnalisation
L’École Internationale du Graphisme du Bénin (EIGB) s’inscrit dans cette logique de formation directe aux métiers. Elle forme chaque année des jeunes aux professions du graphisme, de l’audiovisuel, du marketing digital et du développement web. Les apprenants suivent un cursus où les projets concrets, les stages en entreprise et la production visuelle occupent une place centrale.
Les parents qui visitent l’EIGB découvrent des plateaux techniques modernes, des enseignants expérimentés et une équipe pédagogique qui accompagne les jeunes dans la construction de leur parcours professionnel. Ce type d’école prouve qu’une formation post-bac peut allier qualité, pertinence et débouchés rapides.
Des revenus plus accessibles qu’on ne le croit
Les formations professionnelles ne mènent pas à des « petits métiers » comme le pensent encore certains. Un développeur web junior, fraîchement sorti de formation, gagne entre 200 000 et 400 000 F CFA par mois au Bénin, selon les données de JobinBenin.com. Un technicien en communication visuelle, dans une agence ou à son propre compte, facture en moyenne 20 000 à 50 000 F CFA par projet graphique.
Ces rémunérations dépassent souvent celles des diplômés de licence sans expérience, qui peinent à obtenir leur premier contrat. Ainsi, pour de nombreux jeunes, la voie professionnelle représente non seulement un chemin plus court, mais aussi un tremplin vers l’autonomie financière.