De nombreux jeunes bacheliers se dirigent vers les universités classiques, parfois sans réelle connaissance du marché de l’emploi ou des perspectives concrètes qui s’y rattachent. Pourtant, des filières techniques et professionnelles peu connues permettent une insertion rapide, durable et parfois mieux rémunérée que certains cursus universitaires. Ces formations, proposées dans les centres de formation technique ou dans des écoles spécialisées, répondent directement aux besoins du marché du travail au Bénin et en Afrique.
Des écoles de métiers adaptées au marché de l’emploi
Les écoles de métiers, aussi appelées centres de formation professionnelle ou établissements d’enseignement technique, ont pour objectif de préparer les jeunes à des métiers concrets et en tension sur le marché. Elles dispensent des formations de niveau CAP, BEP ou Bac Pro, dans des domaines techniques très variés.
Au Bénin, plusieurs écoles publiques comme les lycées techniques (ex : Lycée Technique Coulibaly, Lycée Technique d’Abomey-Calavi) et des centres privés agréés forment chaque année des jeunes dans des secteurs à forte demande. Le Plan Stratégique de l’Enseignement et de la Formation Techniques et Professionnels (EFTP) 2020-2030, disponible sur le site du MESTFP, met l’accent sur la promotion de ces filières pour relever le défi du chômage des jeunes.
Pourquoi miser sur les filières techniques ?
Les formations professionnelles permettent de se former rapidement à un métier précis, et de bénéficier d’une expérience pratique forte. Ces filières sont particulièrement adaptées aux jeunes qui veulent entrer vite sur le marché du travail, ou à ceux qui n’ont pas les moyens ou l’envie de suivre de longues études universitaires.
Elles présentent plusieurs atouts majeurs :
- Accès rapide à l’emploi grâce aux stages intégrés et à l’approche terrain.
- Taux d’insertion élevé dans les filières bien ciblées comme la climatisation, l’électricité bâtiment, la mécanique auto ou la maintenance informatique.
- Coût généralement inférieur à celui de nombreuses universités privées.
- Possibilité de monter sa propre activité après la formation.
- Reconnaissance croissante des titres délivrés grâce à la réforme de l’EFTP.
Ces avantages montrent à quel point l’enseignement technique et professionnel devient stratégique pour l’avenir des jeunes béninois et africains.
Des filières méconnues mais très porteuses
Certaines spécialités, bien que moins connues du grand public, affichent des taux d’insertion remarquables. Elles sont recherchées par les entreprises locales, les structures en croissance ou les particuliers, et permettent même d’accéder à des opportunités à l’international.
Parmi les filières techniques qui recrutent activement :
- Froid et climatisation
- Maintenance des équipements informatiques
- Électrotechnique
- Production audiovisuelle
- Graphisme et design numérique
- Plomberie sanitaire
- Réseaux et télécommunications
À titre d’exemple, le Projet Spécial d’Insertion dans l’Emploi (PSIE), lancé par le gouvernement béninois en partenariat avec la Banque Mondiale, indique que plus de 68 % des jeunes formés dans ces domaines trouvent un emploi stable ou créent leur propre activité dans les deux ans qui suivent la formation.
Ces données, consultables sur le site officiel du PSIE, confirment la pertinence de ces filières dans un contexte où l’emploi formel devient de plus en plus concurrentiel.
Vers une revalorisation de l’EFTP au Bénin
Face à la montée du chômage des diplômés de l’université, l’État béninois mise de plus en plus sur l’EFTP. Le Plan Stratégique 2020-2030 prévoit une modernisation des équipements, une meilleure formation des formateurs et des partenariats avec le secteur privé.
Le site du MESTFP présente également les démarches entreprises pour rendre l’enseignement technique plus attractif : réhabilitation des lycées professionnels, intégration des technologies modernes et digitalisation progressive des formations. Ce changement de paradigme vise à mieux aligner les formations aux besoins du tissu économique local. Il permet aussi de valoriser les métiers techniques.
Pour quels profils de jeunes ?
Les écoles de métiers s’adressent à plusieurs types de profils :
- Les bacheliers qui souhaitent une formation courte, professionnalisante et qualifiante.
- Les jeunes non-bacheliers qui veulent apprendre un métier pratique reconnu.
- Les adultes en reconversion ou les artisans qui souhaitent se perfectionner.
De nombreux établissements publics et privés acceptent des étudiants à partir de 16 ans, avec ou sans le Bac, selon la formation visée. Ces programmes sont parfois accessibles en apprentissage, ils combinent formation en entreprise et cours théoriques. Ce modèle d’apprentissage souple est bien adapté à un public jeune, actif, ou issu de milieux modestes.