Faut-il suivre sa passion ou choisir une filière rentable après le bac ?

Après l’obtention du bac, une inquiétude revient souvent : vaut-il mieux suivre sa passion ou choisir une filière rentable ? Ce dilemme touche la plupart des jeunes, au Bénin comme ailleurs. D’un côté, la passion donne du sens et de la motivation. De l’autre, la rentabilité semble rassurante, surtout dans un contexte économique incertain. Les familles conseillent parfois de viser un secteur « sûr » : médecine, informatique, comptabilité, droit… Tandis que l’élève passionné par l’art, la musique, le sport ou le design hésite, de peur de faire un « mauvais choix ». Pourtant, concilier les deux aspects reste possible si l’on s’informe et qu’on élabore un projet solide.

La passion, moteur de réussite et de persévérance

Choisir une voie en accord avec sa passion augmente la motivation. Les études deviennent alors plus engageantes, les efforts moins pénibles. Un étudiant passionné s’investit davantage, ce qui favorise les résultats et l’épanouissement personnel.

Selon l’UNESCO, les jeunes qui développent leurs talents naturels ont plus de chances de réussir sur le long terme. La passion nourrit aussi la créativité et la capacité à se réinventer, des qualités devenues essentielles dans un monde professionnel en constante évolution.

Au Bénin, de plus en plus de jeunes réussissent dans des secteurs longtemps jugés peu rentables, comme l’audiovisuel, le stylisme, le graphisme ou l’entrepreneuriat culturel. Ces réussites prouvent qu’une passion bien encadrée peut aussi générer des revenus durables.

La rentabilité, critère à ne pas négliger

Cependant, ignorer la réalité du marché de l’emploi peut entraîner des désillusions. Il est important d’étudier les débouchés avant de s’engager dans une filière. Certains secteurs restent très saturés, tandis que d’autres manquent de professionnels qualifiés.

L’INSAE estime que les filières liées au numérique, à la santé, à la logistique ou à l’agroalimentaire offrent les meilleures perspectives d’emploi au Bénin dans les cinq prochaines années. Ces domaines recrutent activement et proposent des rémunérations intéressantes, même en début de carrière.

L’ANPE encourage les jeunes à choisir des formations en lien avec les besoins concrets du tissu économique local. La rentabilité d’un parcours ne dépend pas seulement du salaire initial, mais aussi de sa capacité à évoluer et à s’adapter.

Concilier passion et pragmatisme : une stratégie équilibrée

Plutôt que de choisir entre passion et rentabilité, mieux vaut construire un projet qui intègre les deux. Il est tout à fait possible d’aimer le numérique et de s’orienter vers le développement web. De la même façon, un passionné de dessin peut se former au design graphique ou à l’illustration numérique.

Certains étudiants commencent par une filière technique ou rentable, puis intègrent leur passion au fil de leur parcours. Par exemple, un diplômé en marketing peut créer du contenu audiovisuel ou gérer une marque personnelle. Un informaticien peut se spécialiser en jeux vidéo ou en réalité augmentée. Ces exemples montrent que la passion peut enrichir un profil professionnel et non l’opposer à la réalité économique.

Se poser les bonnes questions avant de choisir

Avant de prendre une décision, le nouveau bachelier devrait prendre le temps d’évaluer ses objectifs, ses talents et ses priorités. Une bonne orientation repose sur la connaissance de soi autant que sur celle du marché.

Il est conseillé de rencontrer des professionnels, d’assister à des salons de l’orientation ou de suivre des ateliers proposés par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique du Bénin. Il y a d’autres plateformes qui proposent aussi des ressources utiles pour réfléchir à son projet d’études. Les fiches métiers de l’ANPE permettent d’en apprendre davantage sur les conditions de travail, les niveaux de salaires moyens, les compétences attendues et les perspectives d’évolution. L’UNESCO et le Bureau International du Travail (BIT) publient également des rapports sur les tendances mondiales dans l’éducation et l’emploi.

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